6 décembre 2010

L'Amour c'est mieux à deux

Un vieux proverbe chinois que me répétait sans arrêt mon grand-père dit grosso modo : "tanke-toi près d'une rivière et tu finiras par y voir le corps de ton ennemi passer". Petit détail : mon papi disait ça à propos de son fils, mon propre père, auquel il a reproché jusqu'à sa mort d'avoir fait un gosse (votre serviteur) à ma mère. Je n'étais donc pas tout à fait à l'aise quand je l'entendais ruminer ça, les dents serrées, avant de lâcher un gros mollard à mes pieds. C'est quelque chose que j'ai plutôt mal vécu. Ceci étant, c'est peut-être pour ces raisons que je m'en rappelle si bien et que ces mots terribles résonnent encore en moi. Bref, "on choisit pas sa famille" comme dirait l'autre, et d'autant plus quand celle-ci ne vous a pas non plus choisi à la base, pourrait-on rajouter. Tout ça pour vous dire que, de mon côté, je veux bien poser mon petit cul terreux près d'une rivière, n'importe laquelle, même à l'autre bout du monde, si l'on me promet qu'un jour, je pourrai y voir le cadavre du dénommé Dominique Farrugia flotter lentement à sa surface pour rejoindre l'océan, où il se ferait bouffer par des requins, qui crèveront à leur tour, coupables d'avoir avalé trop de gras. Y'aura marée haute ce jour-là, croyez-moi. Et quoi de plus naturel pour une énorme otarie humaine que de finir mâchée par des grands blancs ? J'en rêve la nuit. 
 
 
L'Amour c'est mieux à deux est un film de la pire espèce. Il fait partie de ceux qui nous tiennent en otage jusqu'au générique de fin, parce que tant de nullité fascine et tient en haleine. Quoique, je suis un menteur, puisque j'écris ces mots alors que le film se termine dans mon dos. Tout d'abord, ce film est terriblement con. On ne croit pas une seule seconde à cette histoire d'une débilité folle, où l'on voit un Clovis Cornillac, dans la peau d'un trentenaire apparemment puceau, rompre avec Virginie Efira avant même de "passer à l'acte", après quelques jours pourtant idylliques passés avec elle, sous prétexte que leur rencontre n'est pas le pur fruit du hasard (ça a été manigancé par son pote, incarné par un Manu Payet tout bonnement insupportable avec sa tronche qui tiendrait dans ma godasse). Or, pour Cornillac, sans cette condition de hasard total, le véritable amour ne peut pas exister. On a donc ce gros gars de plus de 30 ans, qui s'est peut-être jamais dégommé la moindre meuf, et qui voit cette énorme bombe d'Efira, avec ses impressionnants atouts qui vont jusqu'à faire trembler le cadre dès qu'elle moufte un peu, lui être totalement acquise, rester entièrement zen dans son slibard pourtant gonflé à bloc... A côté de ça, le film de Farrugia nous dépeint pourtant à quel point les meufs et les gars sont des bestiaux infiniment vulgaires et cons, à mon image, tous guidés par leur seule richesse : un appétit sexuel insatiable. Après avoir rompu avec Efira, Cornillac cherche à tromper son chagrin en se "faisant" sa secrétaire, très open, mais sans cette fois-ci se poser trop de questions. Dans le même temps, une autre meuf ne voit aucun problème à offrir ses services intimes, simplement pour filer un coup de pouce à son amie Efira, et plus exactement pour que le copain de cette dernière "craque" et couche avec, afin qu'Efira puisse le surprendre en flagrant délit et le plaquer (il est devenu encombrant étant donné que Cornillac a refait surface, ça sert aussi à nous montrer que tous les gars sont des teubs sur pattes - tandis que les meufs du film sont directement issues de cerveaux de tels mecs, chaud...) ; elle regrette d'ailleurs que ça soit interrompue, car elle aurait adoré se faire dégommer gratos. Je raconte peut-être méga mal, mais pas plus mal que Farugia, soyez-en sûrs. 
 
 
Plus triste encore, ce film n'est quasiment jamais drôle, à part quand il sombre clairement dans le ridicule le plus désolant et quand Cornillac se permet un petit écart (ce qui arrive hélas peut-être une fois ou deux seulement). Bien entendu, c'est aussi une comédie romantique des plus dégueulasses, suivant à la seconde près ce schéma narratif infiniment merdique et imbuvable que les films ricains ont déjà usé jusqu'à la corde. 
 
 
L'Amour c'est mieux à deux est surtout infâme et sort tout droit des crânes malades de gens qui font vraiment de la peine. De véritables connards qui profiteront jusque sur leurs lits de mort d'un vague souvenir embelli par le poids des années et d'une petite réputation acquise il y a des lustres, grâce à des gens plus doués qu'eux, également devenus merdeux depuis. Je parle au pluriel alors que je vise bien entendu Dominique Farrugia, qui est lui-même bien trop souvent amené à penser au pluriel quand il s'agit d'acheter un billet d'avion ou une place de cinéma (il doit pas y aller souvent).
 
 
Pour boucler la boucle : mon papi disait aussi, en pointant son seul doigt valide vers le ciel façon E.T., "ce qui est passé finit toujours par repasser", une idée que l'idole des jeunes Mc Solaar a d'ailleurs reformulée à sa sauce dans son plus célèbre tube "Bouge de là". Cette idée, par contre, j'en suis moins convaincu, surtout depuis que mon vieux père m'a effacé de ses contacts MSN et a remplacé maman par une jeunette pleine aux as dont il attend la fin. Et pour revenir à notre homme, je sais pas si, comme moi, vous êtes branchés en continu sur I-Télé, mais sachez qu'on y passe en boucle les mêmes images : Dominique Farrugia, déguisé en pingouin, se rendant à l'Elysée en décapotable pour y recevoir une médaille. La Légion d'honneur, qui récompense "les vertus et les services rendus à la nation". Lui et moi, on est pas nés sous la même étoile. On est peut-être de la même planète, mais surement pas du même monde. Monde de merde.  
 
 
L'Amour c'est mieux à deux de Dominique Farrugia et Arnaud Lemort avec Clovis Cornillac, Virginie Efira et Manu Payet (2010)

24 commentaires:

  1. On devrait pouvoir voter plusieurs fois pour "marrant" :D

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  2. Y'aurait des trucs à dire sur l'affiche aussi. Les gars qui l'ont fait ils se sont dit "Non, impossible de couper la godasse d'Efira, faut qu'elle chevauche le titre du film". Puis regardez un peu la drôle de main de Manu Payet... C'est pas humain d'avoir sa main comme ça en se tenant de cette façon.

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  3. "On est peut-être de la même planète, mais surement pas du même monde." >> plagiat, si je peux me permettre.

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  4. Ou hommage à un groupe disparu.

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  5. Je viens de terminer l'amour c'est mieux à deux. Je suis globalement d'accord avec ta critique (l'histoire bateau, la manière rance et rétrograde dont les mecs et les filles sont considérés) mais j'ai bien aimé les quelques moments où Cornillac se met en colère, notamment à la toute fin quand il est face à un type en fauteuil roulant et qu'il lui gueule dessus en faisant semblant de lui mettre un coup de poing et aussi quand il s'énerve après son chien (on dirait presque baptiste sur ce coup). Mais y en quelques autres de tout aussi bon. Virginie Efira ne sait pas pleurer.

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  6. T'es sympa avec Farrugia. Tu l'étais aussi avec Le Marquis. Tu endures mieux ces films que moi, c'est un fait.

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  7. Tu viens de me faire me rendre compte, à l'instant que je ne me souviens plus d'une seule seconde du marquis ! Et s'il n'y avait pas l'article ci-dessus, je pense que j'aurais déjà oublié l'amour c'est mieux "si on est deux" (comme le chante patrick bruel).

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  8. Un film de Dominique Farrugia, avec ce connard de Cornillac et cet insupportable ahuri de Manu Payet. 3 mecs que je hais du plus profond de mon coeur. Coeur qui, d'ailleurs, ne tiendrais surement pas devant cet affreux navet.

    Je frisonne d'effroi à l'idée que ce film existe et que je puisse un jour me retrouver devant par inadvertance.

    Gondebaud.

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  9. Et, juste par curiosité et pour le plaisir de lire vos réponses : qu'est-ce qui a provoqué chez vous cette haine à l'encontre de Cornillac, Farrugia et Payet ? :D

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  10. Alors, Farrugia déjà. Sa gueule en gros plan sur l'article qui m'as donné envie de fermer la page. Sa connerie inhérente. Son humour encore plus gras que sa personne. (J'espère ne pas me gourer, je ne le connais que peu, mais peu c'est déjà trop)

    Cornillac, tout dans ce mec me débecte. Sa proportion a ne jouer que dans des films de merde (Sauf Eden Log) déjà. Sa gueule qui me donne envie de le baffer. Sa manière d'être en général aussi m'exaspère. Quant à son jeu d'acteur, il est pas particulièrement bon, d'où mon agacement de le revoir partout. (Astérix, ça pique les yeux)

    Manu Payet... Ahlaha, surement celui que je déteste le plus. Je me suis déjà farçi ses putains de "chroniques" tous les matins pendant 4 ans (Les seuls putains de 4 ans où il était au 6/9, je me les suis farçi). (Putain de bus scolaire, putain de NRJ, et pas de lecteur MP3) Sa voix me hérissait déjà le crâne au bout de 2 jours. J'avais encore pas vu sa gueule. Et je le retrouve dans le livre VI de Kaamelott. Encore cette putain de voix, que je ne peux plus entendre. Il cabotine à outrance, il surjoue (Et mal en plus !) Affreux. Pourquoi ? Mais pourquoi Astier a engagé ce guignol ? Alors oui, il colle bien au rôle. Mais putain qu'est ce que je le hais !

    Voilà, j'espère avoir répondu. ;)

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  11. Je ne sais pas qui Manu Payet est mais, vu ce qu'en dit Gondebaud, je suis très heureux d'ignorer même l'existence de ce type.

    Dominique Farrugia était fini dès que les Nuls étaient finis. Il faut donc croire qu'il n'avait pas grand chose à y faire vu qu'il ne fait plus rien depuis. Il a produit les robins des bois, ce qui suffirait à le faire pendre.

    Quant à l'autre, je suis dans le même cas que Gondebaud, je ne PEUX pas le voir ni l'entendre. Sauf dans Mensonges, trahisons etc ... où il joue une parodie de lui-même (c'est aussi pour cela que j'aime bien ce film) ; il y joue un gros con de sa taille.

    :D

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  12. Ahahah, merci pour vos réponses, c'est pile poil ce que j'attendais ! :D

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  13. J'en déduis qu'ils t'inspirent tous trois les mêmes sentiments ? :D

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  14. Ahah, presque, presque. :)
    Cornillac a déjà réussi à me faire marrer quelques fois (comme dans Brice de Nice), j'aime bien son rire affreux qu'il trimballe de film en film, donc ça va, rien que pour ça je ne le déteste pas autant que vous. Mais vous faites très bien de fustiger son omniprésence et sa capacité à jouer dans des pires saloperies (j'ai VU "Une Folle envie" récemment : TE-RRIBLE !).
    Pour ce qui est du cas Farrugia, je vous rejoins (même si moi j'aimais bien les Robins des Bois).
    Enfin, j'aimerais, comme Arnaud, ne pas savoir qui est Manu Payet...

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  15. Brice de Nice est LE film que je ne veux SURTOUT pas voir. Jamais. J'ai un peu d'estime pour Dujardin, je n'aimerais pas la perdre.

    Je te rejoins, j'aimerais bien ne pas connaître Manu Payet. Sa tronche chafouine, ses mimiques de glandus, sa voix de crécelle, son être tout entier. Si je devais faire une liste de gens dont on ne comprends l'intêret de l'existence, il serait dans le top 5. (Derrière Rob Zombie, ahah)

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  16. Je vous trouve rudes avec Cornillac. Je le détestais aussi au début mais maintenant il m'est sympathique grâce à Brice de Nice et à quelques autres facéties dans quelques films de merde dont il sauve une paire de scènes par sa seule présence (ce qu'Alexandre Astier n'a jamais fait à mon sens, je n'aime pas cet homme, mea culpa Gondebaud).

    Par contre Farruge et Payet sont deux beaux enfoirés...

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  17. Mon avis était entièrement subjectif, étant un ultra-fan devant l'éternel de cet homme que je considère comme une idole.

    Je suis d'accord par contre avec le fait que Dujardin peut sauver des films juste par sa simple présence. Il a très clairement du talent.

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  18. Jean Dujardin n'a néanmoins pas réussi à sauver Contre-enquête et Un balcon sur la mer. Deux grosses daubes qui ne se regardent pas jusqu'au bout.

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  19. Le peu que j'ai entendu parler de ses deux films ne m'as pas du tout donné envie de les voir. Je suis content de voir que j'ai bien fait de m'abstenir.

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  20. Farrugia est mon pire ennemi.

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  21. " Monde de merde " est une très juste conclusion
    Caroline

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  22. Quand même envie de matter cette daube pour virginie...mais ça risque d'être dur à supporter

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