7 février 2017

A Hologram for the King

Si c'est pour le cinoche que vous matez des films, celui-ci ne présente aucun caractère d'urgence. Si c'est pour Tom Hanks, en revanche, y'a matière. Oh, pas qu'il soit particulièrement remarquable dans ce rôle de représentant de commerce parti vendre une technologie de visioconférence par hologramme au roi d'Arabie Saoudite. Disons qu'il brille dans ce rôle comme dans tous les autres. Il incarne un type un peu sur le retour. Son personnage est divorcé, à sec, bosse pour payer des études à sa grande fille, est en léger froid avec son père depuis qu'il a contribué à délocaliser l'entreprise pour laquelle il bossait de Boston vers la Chine, et lutte contre un jetlag de tous les diables tout en découvrant un pays assez surprenant. Le titre du film, merdique, résume le pitch en même temps qu'il est trompeur, puisque la scène où Hanks présente l'hologramme au roi dure environ 10 secondes et n'a aucun intérêt.


Un queud l'habille...

L'intérêt est tout autre. Il est d'admirer Tom Hanks, toujours en grande forme. Le comédien sur-oscarisé s'est lié d'amitié avec le réalisateur allemand Tom Tykwer (auteur de L'enquête) sur le tournage de Cloud Atlas, que Tykwer Tom a co-réalisé avec les sœurs Lilly et Lana Wachowski, et c'est ainsi qu'a germé l'idée d'A Hologram for the King. Dans ce film, Tom Hanks est de tous les plans et nous rappelle qu'il a plus d'une corde à sa harpe.


 Il est en pleine bourre mais vu la tronche de ses pets, il devrait quand même consulter un médecin.

On le voit faire des cascades (innombrables chutes de sa chaise), on le voit suer des litres sous le cagnard, on le voit se torcher au whisky, s'écorcher vif avec un couteau, battre un record d'apnée en eau claire, avoir une panne sexuelle, lutter contre une excroissance pré-cancéreuse (pas nombreux les acteurs qui accepteraient de traverser un tel drame pour les besoins d'un film), faire de longs trajets en bagnole, parler avec bonne humeur et de sa voix de baryton sexy à tous les figurants sans exception quitte à essuyer quelques vents désagréables, manger des keftas assis par terre, subir une opération à cœur ouvert, arpenter le désert saoudien (le film a été tourné sur place, plus précisément à Rabat) avec un foulard sur la tête, chasser le loup des steppes au fusil à lunette, tomber amoureux d'une femme-médecin pleine aux as et renouer avec les délices de l'érection. C'est peut-être rien pour lui, mais pour ses fans c'est une brique de plus posée sur l'échafaud de sa terrible carrière et de sa non moins terrible vie, tout simplement. Bravo et merci oncle Hanks.


A Hologram for the King de Tom Tykwer avec Tom Hanks (2016)

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